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La Nébuleuse de la Fourmi

Fruits du dernier soubresaut des étoiles de type solaire arrivées en fin de vie, les nébuleuses planétaires ressemblent le plus souvent à une bulle ou à un anneau de gaz en expansion. Mais Mz3 échappe à cette règle: ne ressemblant à aucune autre, elle offre au regard l'étrange spectacle de deux sortes de lobes collés, éclairés par une puissante source lumineuse centrale et de part et d'autre desquels s'échappent des jets de gaz symétriques. Cette structure inhabituelle, qui n'est pas sans rappeler celle d'un insecte, lui a valu le nom de nébuleuse de la Fourmi. Située dans la constellation de la Règle, à une distance estimée à 3000 années-lumière de nous, elle s'étendrait sur environ 1.6 année-lumière.

Mais comment une étoile a priori sphérique peut-elle, en expulsant son enveloppe gazeux, produire une telle distribution? Les astronomes envisagent deux explications pour rendre compte de la symétrie si particulière de la Fourmi. Selon la première, l'étoile centrale, une naine blanche, pourrait avoir une compagne, et la révolution de cette dernière contraindrait l'éjection du gaz selon une direction privilégiée. Cela ne serait possible qu'à condition que les deux astres soient très proches l'un de l'autre, à une distance de l'ordre d'une unité astronomique.

Selon le second scénario, l'étoile centrale serait simple, mais en rotation rapide sur elle-même, ce qui donnerait naissance à un intense champ magnétique, dont les lignes de champ canaliseraient là encore la matière expulsée. Cette hypothèse s'accorde bien avec la vitesse des vents qui s'échappent de l'étoile à une vitesse de l'ordre de 1000 km/s. Ces flux de gaz assez ténus peuvent être détectés en rayonnement ultraviolet ou en rayon X. Ils forment des sortes de structures gazeuses portées à des millions de degrés et enveloppant l'ensemble de la nébuleuse.